mercredi 27 juillet 2016

La vie à travers un écran?

Dixième essai Instagram!


Je me suis fait prendre au jeu : alors que j’étais assise face au soleil qui se couche sur le fleuve, plutôt que de me laisser imprégner par la beauté du spectacle, j’ai tenté de croquer sur le vif la boule de feu qui descendait dans l’eau pour la mettre sur Instagram. Devant le peu de résultats satisfaisants que me donnait mon vieux IPhone, je me suis mise à bidouiller la moins pire des photos avec tous les filtres et ajustements fournis par l’appli. Pour finalement ne publier aucun cliché et surtout, me rendre compte que j’avais manqué le coucher de soleil, bravo championne! 

Je m’étais laissée happer par la technologie au lieu de vivre la magie de l’instant et je m’en voulais. Puis je me suis dit que si j’avais eu un appareil photo dans les mains, j’aurais probablement eu le même réflexe, celui de vouloir immortaliser le moment pour créer un beau souvenir. Pourquoi m’auto-flageller parce que j’avais dégainer mon cellulaire alors? Sans doute à cause des options d’amélioration de l’image, qui faussent un peu la réalité. Sans doute aussi parce qu’au lieu d’avoir les yeux rivés sur le ciel orangé, ils étaient vissés sur un écran. Pas très longtemps, mais juste assez pour que le soleil ait tiré sa révérence et que je reste avec l’impression d’avoir manqué quelque chose pour des mauvaises raisons.

Cette petite anecdote m’a remis sous le nez les drôles d’habitudes qu’on développe, un peu sans s’en rendre compte, depuis que les téléphones intelligents ont fait leur entrée dans nos vies. Et m’a permis de me réajuster pour le reste des vacances; des photos instantanées, oui, mais vraiment instantanées, pas retouchées, ou très peu, parce que la vraie photo, celle qu’on voit live, c’est toujours la meilleure! :)

mardi 12 juillet 2016

Le stress des vacances

Image tirée de scoop.it / Pinterest

Jusqu'à mon adolescence, ma famille a eu un chalet en Gaspésie, plus précisément à Mont-Louis, au nord de la péninsule. Nous adorions y séjourner, mais puisque la région est grande comme trois pays d'Europe, nous avons souvent profité de nos vacances là-bas pour aller découvrir les beautés qui remplissaient le guide touristique. On partait à l'aventure, sans trop de planification et surtout, sans réservation dans aucun hôtel, on vivait dangereusement! Pourtant, on finissait toujours par trouver une place où dormir. Pas des châteaux c'est vrai, mais l'essentiel y était, deux lits (avec springs qui piquent le dos) et une salle de bain (bleu poudre ou vert olive). On mangeait notre ordre de toasts dans le restaurant du motel le lendemain matin et on poursuivait notre route, superbe 132 panoramique qui offre des paysages à couper le souffle.

Quand je repense à cette époque, sans Trivago et autres Airbnb, je suis un peu nostalgique. Parce que oui, on avait parfois de mauvaises surprises en débarrant la porte de la chambre qui semblait tout droit sortie des années 60, mais Dieu que c'était moins compliqué qu'aujourd'hui! Avec tout ces moteurs de recherches, ces commodités de réservation en ligne, ces avis d'utilisateurs qui commentent jusqu'à la couleur des débarbouillettes, ça devient parfois un véritable casse-tête de juste faire un choix! Les possibilités semblent infinies! Ou alors, c'est tout l'inverse; il reste seulement trois chambres pour nos dates, et on nous avertit que deux autres personnes sont en train de consulter la même page que nous pour effectuer une réservation. Méga-stress!!! On se dépêche de cliquer avant les autres et on se retrouve avec une suite de luxe qu'on ne voulait absolument pas louer! Drôle d'époque où tout est à la fois plus facile et plus compliqué!

Maintenant, pour avoir des vacances dignes de ce nom, il faut se prendre six mois à l'avance, sinon, on risque de se ramasser au camping Madeleine sur le bord de l'autoroute à fêter le Noël du campeur avec les permanents qui décorent leurs roulottes (et si c'est votre cas, ne le prenez pas mal, ce n'est juste pas mon truc, mais je n'ai rien contre ça! ;) ). Quand on annonce à nos amis qu'on a encore rien réservé à trois semaines de notre pause estivale, on a droit au "Ben là, y restera pu rien!". Vraiment? Dans une province aussi grande que le Québec, il n'y a plus moyen de partir sur le fly? Il faut savoir six mois à l'avance où on ira se doucher tel jour, à telle heure? Ça a l'air que oui! 

Bon, si je suis bonne joueuse, je dois admettre que cette façon de procéder a fait exploser l'offre d'hébergements, qu'elle permet de se dénicher des petites perles qu'il était plus difficile de trouver avant, qu'elle diminue beaucoup le coefficient de scénarios catastrophes du genre "C'est complet partout madame" ou "Il nous reste une petite cabine, mais elle n'a pas été rénovée depuis 1982", etc. Sauf que le pendant négatif de tout ces avantages, c'est le stress que ça crée, car pour moi, préparer les vacances à l'ère 2.0 est un peu plus anxiogène que partir sur une go faire le tour de la Gaspésie, sans téléphone intelligent qui te dit qu'il n'y a plus de chambre disponible dans un rayon de 50 km...


lundi 30 mai 2016

Se détacher des petits pois / poids

The Princess and the Pea, illustration par Edmund Dulac, 1911

Samedi matin, un bruit de moteur strident et continu entre allègrement dans mon intimité par les fenêtres grandes ouvertes parce que, oui, les beaux jours ramènent tous ces sons indésirables dans nos maisons. Je jette un coup d'oeil dehors et j'aperçois mon voisin qui se bat contre quelques pauvres brins d'herbes à grands coups de Weed-Eater à gaz. En le voyant s'acharner ainsi, je fais le constat suivant: en cette ère où les changements climatiques sont tellement préoccupants pour la santé de notre planète, comment peut-on dépenser autant d'essence pour couper trois bouts de gazon?? Comment nos priorités ont-elles pu changer au point de nous conduire à ça??

Plus tard dans la journée, mon conjoint m'amène faire une balade dans un quartier que je ne connais pas. Nous songeons à déménager et tentons de nous trouver un petit coin plus tranquille que notre rue de banlieue où les maisons s'entassent les unes sur les autres. Nous aboutissons donc sur un chemin boisé où j'aperçois, à travers les touffes de sapins, des immenses demeures dignes de familles d'aristocrates. Je devine qu'elles n'abritent pas des ménages de 25 personnes, mais fort probablement des cellules de quatre ou cinq membres d'un même noyau. Et la question suivante me vient en tête: pourquoi de si grandes maisons?? Ça sert à quoi?? Je vous jure, ces résidences auraient pu servir d'hôtels! Pourquoi une si vaste habitation si elle est à moitié vide?

Le lendemain, pendant que ma plus jeune est partie pratiquer ses katas avec son papa, j'écoute avec ma grande la fin d'un film (plutôt mauvais, mais Harrison Ford y joue un rôle principal, wouh!) que j'ai enregistré la veille. Ça raconte l'histoire (vraie) d'un père qui tente l'impossible pour sauver ses enfants d'une maladie incurable. Mal joué, mal réalisé et pas subtil pour deux sous, ce navet a quand même réussi à me faire pleurer, au grand dam de ma fille qui se désole devant tant de sensiblerie. 

Et elle n'a pas tort, car suite à toutes ces "hyper-réactions", j'en viens à me demander si je ne suis pas trop sensible. Être autant touché, remué, perturbé, inquiété par tout et par rien devient épuisant à la longue et même un peu handicapant, parce que tout se présente sous des angles tellement poignants, dérangeants, interpellants qu'on en vient à éviter certaines situations pour s'épargner un peu le coeur et l'esprit.

Donc, je fais quoi pour atténuer ça? Je me blinde, me durcit le coeur, prends mes distances? Non! Parce que le monde a besoin d'engagement, de bonté et d'empathie! Mais sans prendre mes distances, je tente d'avoir un peu plus de recul et de ne pas me laisser affecter à ce point par des détails de la vie d'aujourd'hui, de ne pas généraliser, de rire un peu plus de nos travers, de ne pas m'en faire avec tout mais seulement avec ce que je peux changer, de moins analyser, de plus agir et surtout, de ne plus écouter de films conçus exprès pour nous faire pleurer!

Hypersensibles, apprenons à ne pas trop s'attarder à la roche dans notre chaussure ou au petit pois sous le matelas, la vie n'en sera que plus belle!

jeudi 26 mai 2016

Le courage d'être authentique.

 "Je vais bien." Vraiment?   Source: Pinterest

Je me suis offert un pot du bonheur, vous savez, les boîtes de conserve remplies de sages pensées qu'on pige à chaque jour une année durant? (Ne cherchez pas ça dans la rangée des petits pois en passant, moi je l'ai trouvé chez Mère Hélène.) Donc, une citation quotidienne pour s'inspirer, méditer ou réfléchir à ce qu'on peut faire pour être heureux, mieux dans sa peau, en paix, etc. La plupart me font sourire, mais parfois, il y en a qui me font sourciller, comme celle-ci:

Soyez vous-même à chaque seconde de chaque jour.

Méchant contrat ça madame! Parce qu'être soi-même à chaque instant demande d'être assez fort pour:
  • être capable de dire ce que l'on pense vraiment plutôt que ce que les autres veulent entendre
  • ne pas se sentir obligé de répondre aux attentes
  • ne pas craindre de peiner ou de décevoir
  • ne pas avoir peur du ridicule
  • ne pas redouter d'être critiqué
  • ne pas se soucier du regard des autres 
  • ne pas chercher le consensus ou l'approbation
  • sortir des sentiers battus et s'exposer au jugement
  • accepter d'être différent 
  • assumer les conséquences de ses actes 
  • renoncer à être aimé de tous

Entre autres. C'est beau et noble, mais il faut faire preuve d'une dose phénoménale de confiance en soi et d'assurance pour mettre tout ça en pratique, non? 

J'aimerais pouvoir affirmer que je suis authentique à 100%. En fait, j'essaie d'être vraie le plus souvent possible, mais je me frappe souvent aux "obligations sociales" (on "doit" être comme ci ou comme ça) et surtout, aux !@#$%? d'attentes qui, mêmes lorsqu'elles ne sont pas exprimées, sont toujours là à nous flotter au-dessus de la tête et à nous peser sur les épaules. Je rêve de pouvoir m'en affranchir! Et comme j'admire ceux et celles qui y parviennent parce que pour moi, d'avoir ce courage-là, c'est d'être un homme ou une femme libre et ça, c'est ce à quoi j'aspire le plus.

Authentique donc. La bonne face qui va avec la bonne émotion, pas comme sur la photo. Y arrivez-vous? Si c'est le cas, je vous dis bravo et vous implore de me donner vos trucs! Sinon, je vous somme d'avoir un peu d'indulgence envers vous, car ça prend un front de boeuf, un coeur pur et un aplomb du tonnerre pour réussir ça, et comme ces attributs sont loin d'être donnés à tout le monde, ne soyons pas trop vindicatifs dans notre auto-critique. Ceci dit, je ne renonce pas, je continue de travailler ma vérité sur le chemin de la liberté. Vous me suivez? :)





lundi 18 avril 2016

Drapeau blanc


Je viens de terminer la lecture de La déesse des mouches à feu de Geneviève Pettersen, une histoire d'adolescence embrumée par la drogue, empreinte d'amertume et de désillusions. Efficace, mais rude, très rude. Juste avant, j'avais lu Peine perdue d'Olivier Adam, un auteur que j'adore. Il écrit sublimement, mais chez lui aussi, on retrouve une dureté, un désespoir implacable dans sa façon d'appréhender le monde. Peine perdue n'y échappe pas; cette histoire de gens modestes qui se démènent avec la vie du mieux qu'ils peuvent a beau être traversée d'éclairs de tendresse, c'est le drame qui l'emporte. 

Entre ces deux romans, j'ai lu des articles ou chroniques dont les sujets étaient tous aussi réjouissants les uns que les autres: scandale des Panama papers, coupes de personnel dans les écoles, culture du nombrilisme, le Québec qui n'aime pas ses enfants, clauses de la loi 20 qui restreindraient le droit à l'avortement, etc. J'ai entendu Infoman ironiser sur la notion d'erreur qui n'existe plus, tout est pardonnable aujourd'hui et personne ne veut plus admettre qu'il a eu tort. J'ai vu des reportages sur la jeunesse suicidaire de certaines communautés autochtones en détresse. J'ai regardé un film de science-fiction (Children of Men, en nomination aux Oscars à sa sortie) campé en 2027, où il était question d'une crise mondiale de migrants (!!!) et de la fin de la fertilité humaine, donc plus d'enfants sur la planète. Et cerise sur le sundae, je suis tombée sur une carcasse éventrée de maman chevreuil enceinte. 

STOP! C'est assez, mon seuil de tolérance au côté obscur de l'existence est atteint. Je lève le drapeau blanc et je prends congé des souffrances, de la lourdeur et des tourments pour un certain temps. C'est que ça finit par être pesant tout ça! Sur mes épaules en tout cas, ça l'est! D'être exposée jour après jour à du contenu dramatique, réel ou fictif, m'affecte. Ça me rend plus mélancolique, moins optimiste, plus cynique. En général, je gère assez bien ce genre d'émotions, mais là, c'est l'overdose! J'ai besoin de changer d'ambiance. Ce qui veut dire lire léger, fermer la radio, la télé itou, ne pas cliquer sur les liens de nouvelles, sauter les éditos dans les magazines,... Ouin, ça a l'air facile, mais quand on aime suivre l'actualité, lire des auteurs qui ont du chien, voir des films qui détonnent, rire jaune en écoutant de l'humour sarcastique, ce n'est pas si évident! Changer les lunettes noires pour des lunettes roses me demandera un effort, mais je suis prête à le fournir parce que là, c'est trop! Même la nature, qui habituellement me fait oublier la folie du monde, m'a joué un mauvais tour! Ça suffit!

Pour chasser toutes ces images et ces mots étouffants, je vais faire comme le petit garçon sur la photo, je vais me fermer les yeux, me coller l'oreille sur un coquillage et me concentrer pour entendre le bruit de la mer. Avec un peu de chance, il sera assez fort pour enterrer tout le tapage ambiant.




vendredi 15 avril 2016

Elles ne dansent pas avec les loups...


Parfois, l'univers nous ballotte dans des coins tellement inattendus que lorsqu'on s'y retrouve, on se sent complètement pris au dépourvu. Puis, on se ressaisit, on fait face du mieux qu'on peut et, à notre grand étonnement, on s'en tire plutôt bien. C'est ce que nous avons eu l'occasion d'expérimenter ma soeur et moi cette semaine. 

Alors que nous étions parties en escapade de ressourcement au fond des bois, un évènement un peu dramatique et totalement insoupçonné est survenu. Lors d'une balade en raquettes, parce que oui, dans la forêt profonde, il y avait encore trois pieds de neige, nous avons fait une macabre découverte. En arrivant aux abords du lac qui borde le terrain, les cris de trop nombreux corbeaux nous ont alertées, mais pas préparées à voir ça: sur la blancheur de la neige gisait une biche fraîchement éventrée et elle était enceinte puisqu'un tout petit bébé reposait près d'elle, ensanglanté. Le choc. Bien sûr, en logeant dans un chalet situé en plein bois, on savait que des bêtes sauvages pouvaient rôder dans les alentours. Mais en quinze ans de propriété, nous n'avions jamais été témoin de pareil carnage. 

Une fois le coup encaissé, nous devions nous mettre en mode solution, car les carcasses s'étalaient sur le lac qui allait sûrement dégeler avec le redoux annoncé. Elles ne devaient absolument pas tomber à l'eau puisque celle-ci alimente le chalet! On ne la boit pas, mais tout de même... Comme on ne savait pas trop quoi faire, on s'est dit qu'on avait besoin d'aide. Ma soeur a eu l'idée de génie d'appeler le service de la faune. Par chance, il y avait un bureau au village, donc en moins de deux, un agent s'est pointé pour venir examiner la scène. 

Il nous a confirmé ce qu'on craignait; la femelle avait été attaqué par un loup. Il nous a raconté qu'avec le printemps tardif, les chevreuils étaient affaiblis et qu'en plus, comme les résidents du village les nourrissent, ils sont moins vigilants et tombent plus facilement dans les griffes des prédateurs. Une quinzaine d'attaques avaient été dénombrées ces dernières semaines. Rien de bien rassurant pour nous... mais lui semblait très calme en évoquant tout ça. 

Selon son point de vue, il ne s'agissait que du court normal des choses, la loi de la nature s'appliquant tout simplement. Il a insisté sur le fait que les loups n'étaient pas dangereux pour l'homme puisqu'ils étaient réputés être peureux. Et nos inquiétudes pour les carcasses? Il les a fait disparaître en affirmant que d'ici deux-trois jours, tout allait être mangé; les animaux du coin se feraient tout un snack! En gentleman, il a tout de même accepté de tirer la dépouille de la mère sur la rive. Le bébé, lui, était rendu innatteignable, des oiseaux l'ayant "échappé" en plein milieu du lac. Mais l'agent nous a garanti qu'ils le retrouveraient... Bon. 

Le jeune homme est reparti, nous sommes rentrées et malgré ses propos réconfortants, on ne s'est pas pas ré-aventurées dans la forêt, on a préféré faire du chalet! Les loups sont peut-être peureux, mais on n'avait pas envie de vérifier disons... Et quand ce fût le temps de quitter et que nous avons découvert des pistes fraîches qui marchaient dans les nôtres, on a spontanément accéléré la cadence pour rejoindre l'auto! On a repris la route un peu ébranlées, pas du tout zen, mais quand même fières d'avoir somme toute bien géré cette mauvaise surprise qu'on n'est pas prêtes d'oublier! Tout en gardant bien en tête les sages paroles de ce jeune agent de la faune qui a dédramatisé la situation en nous rappelant les fondements du cycle de la vie! Cette notion était un peu rouillée dans nos cerveaux d'urbaines, la nature s'est chargée de la rafraîchir! ;)


mardi 22 mars 2016

De la difficulté de voir grandir ses enfants.


J'ai écrit ce texte pour le blogue des boutiques Mère Hélène il y a déjà quelques mois. Notre collaboration a malheureusement pris fin depuis, mais je tenais tout de même à le publier parce que je me suis dit qu'il pourrait peut-être faire du bien à certaines mamans qui ont un peu l'impression de perdre le tour avec leurs enfants à mesure qu'ils grandissent. Vous n'êtes pas seules, rassurez-vous! Bonne lecture! :) 

Aujourd’hui, je ne pige pas dans ma boîte à souvenirs pour vous jaser un peu. Je vous parle de ma réalité de mère telle qu’elle est maintenant. Toute ma progéniture ayant franchi le cap de la dizaine l’été dernier, je me retrouve mère de « vieux » enfants et curieusement, certains jours, je trouve ça plus difficile que lorsqu’elles étaient deux pitchounettes aux joues rebondies.

J’ai toujours eu plus de facilité à m’occuper des petits enfants, ça me vient plus naturellement. Il faut dire que j’ai le côté mère-poule assez développé et que cette caractéristique convient plus aux bambins qu’aux pré-ados et ados dans la fleur de l’âge! Être protectrice avec des enfants qui sont dans des phases d’autonomie et d’affirmation, ça donne parfois des brûlements d’estomac!! «Tu veux couper les légumes avec le gros couteau?? Ok, mais attends que je sorte de la pièce!! ». Ha! Ha! Mais non, je ne fais pas ça! Je prends sur moi et supervise du coin de l’œil (en retraçant mentalement où j’ai rangé la trousse de premiers soins!). Et quand la grande demande d’aller passer l’après-midi au parc avec sa gang en me donnant une heure de retour approximative (**elle n’a pas de cellulaire**),  je la laisse partir en lui disant «Amuse-toi bien!». Sauf que je surveille l’horloge en mautadine après quatre heures !!

Dur apprentissage de couper le cordon! Je dois me parler pour ne pas laisser l'inquiétude prendre le dessus, faire confiance à mes belles filles qui sont intelligentes et responsables, me rappeler que ça fait partie de la vie cette envie de se débrouiller seul, de prendre ses distances, d'accepter qu'elles ont moins besoin de moi. Ça me chiffonne un peu le coeur de constater tout ça, c'est vrai, mais en même temps,  j’aime bien la liberté retrouvée au fur et à mesure que leur courbe de croissance progresse! Après tout, c’est la suite logique des choses, les enfants grandissent, deviennent de plus en plus indépendants et nous aussi! 

Cette indépendance amène toutefois son lot d'adaptations, comme d'établir une juste frontière entre « je laisse aller » et « je m’en mêle ». Pas toujours évident de savoir quand intervenir lorsque tes enfants sont censés être assez vieux pour connaître la limite. Est-ce de l'ingérence si je leur dis de lâcher leur I-Machin au bout d’une demi-heure? Pas selon moi,  mais il faut que je me prépare à me faire répondre: « Je ne sais pas quoi faire!! » ou pire «Pis, qu’esse ça fait ??! ». Ça ne me tente pas de devoir argumenter pour les convaincre d’une évidence qu'elles ont la maturité de comprendre!! Sauf que je le fais quand même, parce que de ne pas être accro aux écrans me tient à coeur et que l'éducation d'un enfant ne se termine pas au moment où il est capable d'attacher ses souliers tout seul! On a encore des choses à leur apprendre passé l'âge de dix ans, même s'ils croient parfois le contraire! ;)  

Donc, je les avertis encore de lâcher leurs bidules électroniques après un certain laps de temps. Mais les sortir de leur "hypnose" implique souvent que je devrai jouer à l’organisatrice, car malgré le désir d’autonomie, l’initiative n’est pas toujours au rendez-vous! Or, animer des 10-14 ans, ce n’est pas ma force. La preuve : lorsque j’étais monitrice de terrains de jeux il y a de ça fort longtemps, je m’arrangeais pour qu’on m’assigne aux groupes de bouts de choux. Amenez-en des bricolages de marionnettes à doigts et des comptines! Avec les plus vieux par contre, c'était plus laborieux; à part « kick-la-cacanne », je n’avais pas grand chose à leur proposer. Il faut dire, à ma décharge, que tout était plate à leurs yeux. Ça n’a pas tellement changé si je me fie à ce que j’observe autour de moi, haha!

Malheureusement, mon expérience maternelle ne m'a pas rendue plus habile avec cette tranche d’âge. Je suis souvent perplexe devant ces pré ou vrais ados qui pensent tout savoir, sauf quoi faire de leurs dix doigts! Mes filles vieillissent, comme tout le monde, je ne peux tout de même pas leur en vouloir, ni leur mettre des briques sur la tête pour les empêcher de grandir! Alors je m'ajuste du mieux que je peux au fil des jours, parce que petites ou grandes, je les aime infiniment et ça, ça prime sur tout le reste! De toute façon, chaque âge comporte ses avantages et désagréments, focussons donc sur le meilleur ! « Grande fille, on sort, tu peux garder ta sœur stp ? C'est bon pour ton autonomie ça aussi!!" Hé hé!


jeudi 10 mars 2016

Comment ça va, vous?


Mars, ouache! Mois de bouette, de neige sale, de ciel terne, de bottes mouillées, de goutte au nez, de mines grises, de p'tite garnotte qui roule partout sur les planchers, le novembre du printemps! Pourtant, il commence bien ce mois avec sa semaine de relâche, congé espéré s'il en est un! Je  ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais chez nous, ces vacances nous laissent plus cernés et fatigués qu'autres choses. On a beau essayer de se la couler douce, ça finit toujours par déraper un peu, ça prend des tournures qu'on n'avait pas prévues dans nos scénarios de rêve (devoir pelleter pendant trois jours par exemple). Et on se ramasse le 6 mars, pas requinqué tant que ça, avec la pluie qui transforme notre entrée en patinoire comme toile de fond pour reprendre le fil du quotidien, resté en suspend quelques jours. Invitant! 

Oui, j'envie ceux qui ont eu la chance d'aller voir la mer pendant leurs vacances, je donnerais ma chemise pour être sur une plage en ce moment, mais je me disais quel choc ce doit être au retour! Passer du mauve et rose des couchers de soleil au gris vaseux des flaques géantes au coin des rues, méchant contraste! Une chance que les cocos de Pâques sont déjà en tablettes! Sans blague, j'ai l'air de faire de l'esprit de bottine, mais ce mois, je le trouve toffe et ce n'est pas faute d'essayer de changer la "vibe"! J'ai même fait un tableau avec des Post-it multicolores pour faire ressortir les moments agréables du congé scolaire, on l'a affiché bien en vue afin de se rappeler du beau, pas du plate! 

Toutes sortes de petits trucs pour tourner la lorgnette du bon côté des choses, j'en mets plein en place, sauf que ça ne marche pas trop, je bougonne pareil! Ça devient presque fâchant de constater qu'on fait des efforts pour rester dans le bonheur et que notre tempérament ne nous écoute pas, il nous maintient dans le ronchonnage et la déprime, juste parce que c'est laid dehors! Voyons!!! En tout cas, celles et ceux qui ont le bonheur facile, bravo, vous avez hérité d'un fantastique gêne, j'espère que vous en êtes conscients! Et celles et ceux qui travaillent à construire leur bonheur sans jamais se décourager, continuez, vous avez toute mon admiration! Moi, je vais poursuivre ma bataille contre mon bougon intérieur, je ne laisserai pas ce mois de m@#$%? gagner quand même! Trouver ça dur est une chose, abandonner en est une autre, j'enseigne la persévérance à mes enfants, alors, sloche ou pas, je n'arrêterai pas d'écrire en rose que "La vie est belle!", ça va bien finir par paraître batinse! Sur ce, faites attention à vous! xx

mercredi 10 février 2016

La fausse gentillesse


Un matin où j'étais trop de bonne humeur et enthousiaste, j'ai rédigé un courriel à une rédactrice en chef pour lui transmettre mes félicitations à l'occasion de l'anniversaire de son magazine. En guise de conclusion, je lui mentionnais que j'étais blogueuse, en prenant soin de lui laisser mes coordonnées. Ok, mon approche manquait de subtilité et de finesse, j'en conviens, mais à force d'entendre "Ose", ou "Passe à l'action", j'avais décidé de tenter quelque chose. De toute façon, je me sentais bien à l'aise dans ma démarche puisque mes bons mots étaient sincères et que je lui proposais simplement d'aller jeter un coup d'oeil à mes textes. Et comme la rédactrice nous répétait mois après mois dans son éditorial à quel point elle aimait et respectait ses lectrices, qu'elle était curieuse de nous connaître et nous invitait à lui écrire, elle n'allait sûrement pas m'envoyer paître, une femme si gentille!

Eh bien oui! Elle m'a envoyée sur les roses en disant que j'en beurrais pas mal épais dans le but de la mettre dans ma petite poche! C'est ce que j'ai appris en lisant la réponse qu'elle m'a expédiée par erreur puisqu'elle était destinée à un membre de son équipe. Sympathique n'est-ce pas! Je ne suis pas naïve au point de prendre au pied de la lettre tout ce qui est destiné à flatter et entretenir un lectorat, mais j'ai tout de même trouvé ça raide et inélégant de sa part et surtout, très décevant. C'était donc une fausse gentille! Une de plus! Car dans notre univers où les apparences règnent en roi et maître, j'en découvre de plus en plus et ça me désole. 

La fille avec qui vous échangez super amicalement sur les réseaux sociaux et qui vous snobe en vous tournant le dos lorsque vous la rencontrez en personne dans une soirée. L'animateur qui aime donc son public quand la caméra tourne, mais qui se moque de lui quand il se retrouve avec sa ga-gang de branchouilles. La directrice d'école qui est tout miel au moment de recruter des bénévoles, mais qui ne lève même pas les yeux pour les saluer quand elle les croise dans les corridors. Le patron qui a vraiment l'air de se préoccuper de votre sort et qui vous jette à la première occasion. Tous des faux-gentils que j'ai croisés sur ma route et qui m'ont laissé cette désagréable impression de m'être fait berner.

J'essaie de les éviter ces bluffeurs toxiques, mais malheureusement, ce n'est pas écrit dans leur front! À tout prendre, je préfère un air bête authentique qu'une soie synthétique. Au moins, quand tu traites avec une vraie face de bois, tu sais à quoi t'attendre, tandis qu'avec la fausse fine, tu penses que tout va bien jusqu'à ce qu'elle te claque la porte au nez sans que tu aies vu venir quoi que ce soit! Pas trop bon pour la confiance ni l'assurance quand tu réalises que l'autre s'est joué de toi; si elle a fait semblant, c'est parce que je ne valais pas vraiment la peine... Dur pour l'estime de soi. 

Vous souvenez-vous du livre "Cessez d'être gentil, soyez vrai!"? Je ne comprenais pas trop le titre à l'époque, me demandant pourquoi on reprochait à quelqu'un d'être gentil. Mais dans le contexte de la fausse-gentillesse, ça prend tout son sens! Donc, si ce n'est pas dans ta nature d'être gentil, arrête de te forcer pis assume-toi! Au moins, on saura à quoi s'en tenir.


*Épilogue: J'ai retourné son message à la rédactrice en chef en lui spécifiant que je n'essayais de mettre personne dans aucune de mes poches! Elle ne m'a jamais ré-écrit. Aujourd'hui, elle n'est plus à la tête de son cher magazine, elle dirige la section Mieux-être d'un autre média où, paraît-il, elle incarne la gentillesse... 

mardi 9 février 2016

Les petites soeurs ont (parfois) raison!

 
Pour ceux qui ne connaissent pas le film Frozen, Anna, la rousse, c'est la petite soeur d'Elsa, la blonde
 **Texte écrit pour le blogue des boutiques Mère Hélène

En lisant le statut Facebook d’une amie qui sera grand–mère dans quelques mois et qui demandait conseil pour le cadeau à offrir aux futurs parents, j’ai tout de suite pensé aux porte-bébés. Ça m’a un peu étonné puisque je n’en ai pas utilisé pour mes propres enfants. Pourquoi cette suggestion a « popé » aussi rapidement dans mon cerveau alors?

Sans doute parce que j’en ai offert un à ma petite sœur il y a deux ans, à l’occasion du shower pour son premier chérubin. Elle nous avait passé le message que c’était un incontournable, et moi qui n’avais pas ressenti le besoin d’en avoir un à l’époque, j’étais sceptique. Mais quand j’ai vu à quoi ressemblaient les porte-bébés d’aujourd’hui, j’ai changé d’avis! Pas mal plus efficaces et pratiques que ce vieux Snugly qu’une copine un peu grano m’avait prêté et dont je n’arrivais jamais à démêler les bretelles!

Ergonomiques, versatiles et jolis de surcroît, j’ai vite compris pourquoi autant de parents les ont adoptés; beaucoup moins encombrants qu’une poussette, un vrai charme dans les escaliers et les portes tournantes! Et quel contact privilégié avec bébé, tout près du cœur, contrairement au mastodonte sur roues au fond duquel je déposais mon poupon qui semblait perdu au milieu de nulle part!

Parlons-en des « mastodontes » alias poussettes! On ne peut pas s’en passer, je sais, mais quelles expériences inusitées elles nous font vivre parfois! Je conserve un souvenir impérissable de la conseillère tellement intense qui nous a vendu la nôtre. Pour nous prouver à quel point elle était résistante (la poussette, pas elle!), elle s’est carrément assise dedans! Une démonstration digne d’une info-pub! Bon, c’est vrai qu’il était solide notre bolide, sauf qu’il pesait trois tonnes et prenait la largeur du trottoir!! Je me rappelle être restée coincée dans le hall d’entrée d’une pharmacie parce que l’espace entre les deux portes était trop petit!!

J’aurais donc aimé avoir un porte-bébé à ce moment-là! Ou dans les ascenseurs, ou dans le métro! Bref, vous comprenez qu’on n’a plus besoin de me convaincre de l’utilité de cet indispensable morceau du trousseau de bébé! Et quand ma sœur m’a envoyé une photo d’elle en train de passer l’aspiro avec bébé accroché à elle, endormi, j’étais bien contente de l’avoir écouté elle, la jeune maman, plutôt que d’avoir suivi mon impression de mère d’expérience!! Morale de cette histoire : ce n’est pas parce qu’on a des enfants qu’on sait mieux que la future maman de quoi elle a besoin! 

PS1 : Ne vous gênez pas de faire lire ce texte à vos mères, belles-mères, tantes, grandes soeurs ou toutes autres personnes qui vous disent « Ben non, t’as pas besoin de ça, on en avait pas nous autres pis on se débrouillait pareil!! » 

PS2 : Pour en revenir à mon amie qui cherchait une idée-cadeau, devinez où je lui ai dit de regarder? Ici bien entendu!

mercredi 3 février 2016

Omerta sur la déception


A-t-on le droit d'être déçu aujourd'hui? Si oui, il ne faut pas le dire trop fort, parce que ça sonne bougon ou perdant. On reçoit une mauvaise nouvelle? Vite, il faut s'empresser de voir la moitié du verre qui est restée pleine, pas le droit de s'épancher sur le vide qu'elle laisse derrière elle. Pourtant, une mauvaise nouvelle apporte nécessairement son lot de découragement, déception, tristesse, deuil, inquiétude, toutes des émotions qui laissent une impression de vide dans la poitrine. Mais le vide n'est pas à la mode, il faut vite le remplir pour ne plus le voir et surtout, ne plus le ressentir parce que c'est négatif et surtout, contre-productif. Donc, quand quelqu'un dans notre entourage nous annonce qu'une tuile vient de lui tomber sur la tête, on cherche tout de suite à minimiser l'impact que ça aura dans sa vie, on dénigre ce qui est à l'origine de ce petit malheur pour être bien sûr que notre ami ne se sente pas diminué ou blessé, on met le focus sur le positif qui ressort de la situation, on veut éviter à tout prix le vertige du vide en le remplissant de paroles réconfortantes et encourageantes. Ce n'est pas mal,  au contraire, c'est une belle démonstration d'amour et de soutien. Mais qu'arrive-t-il quand la personne éprouvée se retrouve seule et qu'elle a juste envie de pleurer ou de crier sa peine ou sa rage? Se donne-t-elle le droit de l'exprimer ou met-elle tout en oeuvre pour la refouler? Comment doit-on encaisser les revers de la vie si on ne veut pas être étiqueté comme plaignard ou jugé faible ou pessimiste? Je n'ai pas de réponse, je me pose simplement la question. 

À l'ère où les réseaux sociaux nous exposent constamment à des images de réussite, de bonheur couleur pastel, de vie idyllique pleine de coeurs et de bonhommes sourire, oser exprimer sa déception ou son désenchantement est-il devenu le dernier des tabous? Qui a envie d'écouter quelqu'un qui ne va pas bien? Parce que ça prend du temps écouter, du temps et de l'énergie aussi, qu'on a en moins pour s'entraîner, méditer ou cuisiner comme Marilou... Quelle drôle d'époque où on a l'impression d'être tous connectés aux autres, du moment que ça se gère en 140 caractères; la déception se résume mal en si peu de mots et n'est pas très photogénique non plus. 

Elle continue d'exister pourtant, même si on ne veut pas la voir et l'entendre. Alors, on fait quoi quand elle nous tombe dessus? On se sert un thé bien chaud et on remplit sa tasse jusqu'au bord pour être sûr qu'elle n'est pas à moitié vide, on l'accompagne d'un morceau de chocolat, on sort ses carnets et ses crayons de couleur pour chasser le spleen et surtout, on prend le tout en photo et on le met sur Instagram, haha! Vous me trouvez cynique? C'est pas beau ça non plus, hein! Y'a des journées comme ça, s'cusez-là!

mardi 2 février 2016

Les cours de « piscine »

*Ce texte est le fruit d'une collaboration pour le blogue des boutiques Mère Hélène, spécialisées en produits pour futures et jeunes mamans.


Je ne sais pas nager, ou très peu. Pour vous faire une histoire courte, jusqu’à douze ans, j’ai eu sur la cuisse droite une tache de naissance grande comme un œuf et d’un beau brun foncé, qui me complexait au point de redouter comme la peste les piscines et leurs maillots de bain. Je n’ai donc presque pas appris à nager, car quand mes parents se sont décidés à me faire opérer au début de l’adolescence, je trouvais ça trop humiliant de suivre des cours avec les petits. Bref, je nage comme une roche et je m’étais bien promis que si un jour j’avais des enfants, ils barboteraient comme des poissons dans l’eau! Je sais, il ne faut pas faire de projection sur notre progéniture, leur faire rattraper nos « manques » par procuration, mais dans ce cas-ci, je jugeais que c’était sain; après tout, savoir nager peut sauver la vie!

Les cours de natation (ou de piscine comme on les appelle ici, j’ignore pourquoi d’ailleurs!!) se sont alors systématiquement inscrits à notre agenda dès que ma première pitchounette a eu six mois. Au début, elle n’était vêtue que d’une couche-culotte waterproof  si je me souviens bien. Puis, le maillot une-pièce est apparu, avec l’énorme Swimmers qui dépassait de chaque côté. 


Ainsi équipée, ma petite crevette sautait courageusement dans l’eau froide à chaque samedi, accompagnée par son papa, vous comprenez pourquoi. Quelques années plus tard, ce serait au tour de sa sœur de s’élancer dans les flots chlorés. Et pendant que tout ce beau monde pataugeait avec vigueur, moi, j’attendais au bord de la piscine, j’étais la préposée au vestiaire…

Aaah, les vestiaires de piscine! Me trouverez-vous dédaigneuse si je vous confie qu’ils m’ont toujours un peu rebutée? Tout cet univers moite et mouillé ne me donnait souvent qu’une envie, celle de déguerpir au plus vite, quitte à partir en gougounes avec le bébé entortillé dans sa serviette sous le bras!! Je ne l’ai jamais fait, rassurez-vous, je surmontais mon malaise du mieux que je pouvais, car je ne voulais pas décourager mes apprenties-nageuses pour si peu! Je savais que le parcours serait long pour atteindre l’objectif ultime de ces cours de piscine : savoir nager! Alors je passais outre mes bibittes et j’accompagnais mes filles le sourire aux lèvres, parfois crispé je dois l’avouer! 

Je me souviens qu’un des moments les plus inconfortables dans toutes ces brumes humides, c’était celui où l’on devait enlever le maillot, surtout quand il fallait le baisser en vitesse parce que l’eau glacée avait donné une envie pressante à ces demoiselles! Il leur collait au corps, se coinçait dans leur trop grosse couche-culotte surimbibée, glissait sur leurs mollets et atterrissait systématiquement sur le plancher détrempé des toilettes, à mon grand bonheur! Si seulement j’avais eu accès à ces merveilleux concepts de couche-maillot déboutonnable et de maillot de bain qu'on peut relever plutôt que baisser pour mes petites sirènes, il me semble que ça m’aurait tellement simplifié la vie! Des vêtements de baignade intelligents, pas mal plus pratique qu’un téléphone intelligent dans un vestiaire de piscine!

Malgré ces désagréments qui me donnaient souvent plus chaud que la température tropicale ambiante,  j’ai persisté dans mon rôle de préposée au vestiaire.  Parce qu’il allait bien au-delà des tâches de support technique!  Je n’attendais pas mes filles au bord de la piscine, je les encourageais, les applaudissais en silence, leur faisais des pouces en l’air et des sourires fendus jusqu’aux oreilles ! Et quand elles sortaient en claquant des dents, je les frictionnais, les réconfortais, les félicitais sans fin parce que j’étais si fière d’elles; elles apprenaient à nager, WOW!!!


mercredi 27 janvier 2016

Un esprit sain autant qu'un corps sain svp! #BellCause

Marie-Soleil Dion, porte-parole pour la journée de la santé mentale chez Bell

Prenez-vous soin de votre santé? Vous essayez du mieux que vous pouvez j'imagine; pas trop mal manger, bouger un minimum, dormir la nuit, une base d'hygiène de vie pour être capable de fonctionner correctement et de vivre le plus longtemps possible. On parle ici de la santé du corps bien sûr, mais qu'en est-il de la santé mentale? Parce que vous avez beau avoir des muscles de Popeye, être végétarien et dormir comme une taupe, si ça ne va pas bien entre les deux oreilles, tout bascule. On accepte comme une évidence qu'il faut prendre soin de notre corps pour maintenir une qualité de vie, mais notre tête, elle? Après tout, c'est elle qui est aux commandes, si on la néglige, le navire risque de sombrer et rendu trop creux, c'est parfois dur de le faire remonter à la surface... 

Donc, prendre soin de sa santé mentale. Ça veut dire quoi au juste? Ne pas faire la sourde oreille quand elle nous envoie des signaux de détresse (insomnie chronique, perte d'appétit, vague à l'âme persistant, ...) en supposant que ça va finir par passer tout seul; quand vous avez mal au dos ou aux dents, vous faites comme si de rien n'était? Ne pas avoir honte d'en parler parce qu'on craint que les autres nous étiquette comme un plaignard ou pire encore, comme un faible; ce n'est pas être faible de reconnaître qu'on a un problème, c'est courageux! Ne pas hésiter à demander de l'aide et à consulter des professionnels, comme on le ferait pour guérir une blessure. Ne pas négliger cet aspect de notre vie; avoir un bon moral est aussi important qu'avoir un bon cardio ou un poids santé, car si la tête ne va plus, rien ne va plus! 

Une façon toute simple d'y arriver? Réagir comme on le ferait pour nos enfants! Si notre petit dort mal, mange moins ou pleure pour un rien, on s'inquiète, on cherche des outils ou des ressources pour l'aider, on mobilise les troupes pour trouver une solution, on cogne aux portes des spécialistes, on prend rendez-vous chez le doc, la psycho, l'osthéo, le masso, alouette! On est à l'écoute, on le dorlote, le réconforte, on fait tout sauf rien!!! Pourquoi ce serait différent pour nous? Parce qu'on est adulte et qu'un adulte, c'est grand et fort, ça maîtrise ses émotions, ça ne perd pas le contrôle, ça ne tombe jamais??? On croirait lire la définition d'un héros de légende! Je vais peut-être vous décevoir, mais on ne vit pas dans une légende, vous n'êtes pas un être surnaturel, vous êtes un être humain, qui peut avoir mal à l'âme autant que mal aux jambes. On prend soin de soi pour éviter le plus possible d'avoir mal, mais quand on a mal, on se soigne, peu importe où se trouve le bobo. C'est juste normal, pas honteux ni farfelu, normal, ok!

Prenez soin de vous, de la tête aux pieds! xx