vendredi 18 décembre 2015

Écris!


Je n'ai jamais été bonne pour tenir un journal, moi qui aime pourtant écrire depuis que je sais former des lettres. Je me souviens d'un cahier à petit cadenas que ma mère m'avait offert en quatrième année je crois, avec un pierrot dessus (les enfants des années 80 se souviendront de cette mode de bon goût...). Si j'ai noirci trois pages dedans, c'est beau! Ça m'intimidait ces pages blanches rassemblées pour recueillir mes confidences, je n'arrivais pas à retranscrire les pensées qui virevoltaient dans ma tête, ça me gênait! Le pierrot n'a donc pas su grand chose de ma vie, si ce n'est que j'avais un kick sur le beau Marc-André Bouchard. Si vous le connaissez, annoncez-lui la nouvelle! ;)

Encore aujourd'hui, même si l'écriture fait partie de mon quotidien, écrire en mode intime ne me vient pas spontanément. Il faut que je m'y attèle, un peu comme quand on fait un travail scolaire. Pourtant, j'ai tout les incitatifs nécessaires: beaux carnets invitants, stylos de toutes les couleurs, banque de phrases inspirantes, méthodes pour libérer les mots sur papier, thèmes de rédaction, etc. Ça ne marche pas trop, sauf une fois où je me suis astreint à faire l'exercice au quotidien, parce qu'on m'avait vanté les bienfaits que ça entraîne sur notre "mental"... J'ai rempli un cahier épais comme un roman de trois cents pages environ. Rien de bien édifiant, des réflexions simples sur la vie qui coule comme un long fleuve tranquille ou une rivière à remous, des pages et des pages "d'ordinaire".

Je n'enverrais pas ça dans des maisons d'édition, mais on s'en fout de toute façon parce que ce n'était pas le but. Écrire pour mettre sur papier ce qui nous trotte dans la tête, ce n'est pas faire de la littérature, c'est se faire du bien! Parce que oui, ça libère! Même si on a l'impression qu'on n'a rien écrit de "valable", on se sent plus léger après, je vous jure! L'important, c'est de ne pas se censurer. Des fois, ça sort sous forme de rien pantoute, genre "Qu'est-ce que je vais ben faire pour souper à souééére?!!!". Des fois, c'est plus costaud, "Pourquoi je me sens comme ci...", ça dépend du mood et c'est bien correct comme ça! On ne prépare pas une thèse de doctorat, on fait juste transposer sur papier les mots qui nous remplissent le coco et alimentent notre hamster. En les écrivant, c'est comme si on stoppait la roue pour un moment et ça, ça allège l'esprit et le coeur aussi.

Pas besoin d'être équipé comme une calligraphe pour s'y mettre, n'importe quel cahier et crayon fera l'affaire: va fouiller dans ta réserve de matériel scolaire, pique un cahier Canada et un crayon HB à tes enfants et vide-toi la tête! Ou la prochaine fois que tu vas chez Jean Coutu chercher du shampoing en spécial, attrape un stylo Bic et un carnet à fleurs dans la rangée papeterie et hop, ouvre les vannes! Ce n'est pas le contenant qui est important, mais le contenu, alors beau journal ou pas, écris! Ce n'est pas juste Aurélie Laflamme* qui a le droit de le faire, toi aussi! :)

*Le journal d'Aurélie Laflamme est une série de romans pour ados écrits par India Desjardins, où l'héroïne se confie à son journal.

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