vendredi 27 novembre 2015

S'occuper les mains pour se débrancher la tête

Quand on n'a pas le moral, on reste souvent dans notre tête à ruminer et à ressasser ce qui ne va pas, à se demander pourquoi tout va tout croche, à s'auto-flageller pour notre manque de ci ou notre excès de ça, bref, on est envahi de pensées toxiques qui nous embrouillent l'esprit et nous donnent le cafard. Je le sais, je suis là-dedans. Tu me diras "Pense à autre chose!" et moi je te répondrai "Si c'était facile de même, il n'y aurait plus de problèmes dans le monde!!". En fait, je sais que tu es bien intentionné en me disant ça et que ce n'est pas totalement faux comme affirmation; se changer les idées, ou penser à autre chose, peut effectivement être une façon de casser le disque qui joue en boucle entre nos deux oreilles en amenant notre attention ailleurs. Mais les jours où c'est plus toffe, où malgré les diversions, la toune plate rejoue sans cesse dans ta cervelle, ça prend quelque chose de plus costaud pour t'extraire de ta bouette. Il faut que tu sortes de ta tête, que tu la déplogues en quelque sorte. Comment j'y arrive? J'en suis encore à la phase expérimentale! J'ai essayé quelque chose de simple cette semaine: cuisiner. Pas par obligation comme dans "Qu'est-ce qu'on mange pour souper?" (la question qui tue), mais pour le "plaisir". 

Je mets des gros guillemets parce qu'en général, je n'aime pas cuisiner, je dirais même que j'haïs ça! Je n'ai pas de talent, donc je rate souvent ce que je fais et ça, ça m'enrage! Tout ce temps, cette énergie à essayer fort de faire quelque chose de mangeable, en vain! C'est frustrant! En plus, j'ai de multiples intolérances alimentaires, donc faire à manger devient un véritable casse-tête qui enlève tout le fun de l'affaire. Je rêve du jour où quelqu'un inventera une pilule-repas comme on en voyait dans les films de science-fiction; pas compliqué et en plus, pas de pile de vaisselle à faire! Parce qu'il y a ça aussi, le bout qu'on ne nous montre jamais dans les émissions de cuisine, la maudite vaisselle qu'il faut se taper après!! 

Bon, je me calme, tu as compris que faire de la bouffe n'est pas mon loisir préféré, hein? Eh bien malgré ça, je me suis "forcée" à me mettre aux chaudrons! Pourquoi? Pour m'occuper les mains et ainsi m'obliger à me sortir de ma tête. En focussant sur la recette et sa marche à suivre, je me suis mise en mode exécution plutôt qu'en mode analytique et ça, ça fait du bien au cerveau! C'est comme si je lui avais accordé un break; ok, t'as pus besoin de réfléchir, juste faire ce qui est écrit sur le papier. 

Et ça a marché, le temps de préparer un carré aux dattes et une soupe verte ! J'ai choisi des recettes faciles, une de ma mère et une de Ricardo (on l'aime tu lui!) et j'ai réussi à faire quelque chose de bon, sans fla-fla, juste bon et c'est ben en masse! Je te montre avec de vraies photos pas "settées":

Ma soupe de Popeye, un velouté d'épinards signé Ricardo
Mon carré aux dattes, recette de ma mère que mes filles aiment beaucoup parce qu'il y a plus de garniture que de dattes!



Au-delà du résultat "satisfaisant", de "fabriquer" quelque chose de concret en activant autre chose que le cérébral m'a fait du bien à l'humeur de patate. Mettre sa cassette sur pause le temps de mesurer-couper-brasser-piler, déménager le focus de la tête vers les mains, c'est comme aller prendre une bouffée d'air quand on a l'impression d'étouffer dans une pièce trop petite, ça oxygène les pensées et ça apaise. C'est l'effet que ça a eu sur moi en tout cas. 

Tu peux l'essayer toi aussi si ça feele pas! Je ne dis pas que ça fait des miracles et que ça règle tout, mais si ça te permet d'oublier que ça va mal quelques heures, c'est déjà ça de pris, non? Je peux même te donner mes recettes si tu veux, tu n'as qu'à m'écrire en privé ici. On se met la tête à off et on popote! Si je suis capable de le faire, toi aussi! :)


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