mercredi 11 janvier 2012

Choisir de ne pas être triste

Dimanche après-midi, dans un ultime élan de «il FAUT profiter du congé des fêtes», mon chum nous propose d'aller patiner, malgré notre état de post-partysdesfêtum avancé. Les filles se laissent convaincre, mais pas la maman; juste la perspective de devoir lacer mes patins me décourage... Habituellement, je me serais empressée de pousser gentiment mes puces dans le dos pour qu'elles accompagnent leur papa en solo: «Allez, ça va vous faire du bien et une sortie toutes seules avec papa, c'est chouette ça! Go, go, on se prépare!» Habituellement, c'est le genre de discours que j'aurais tenu, mais en cette veille du retour à l'école et au boulot, après tous ces bons moments passés ensemble partout, tout le temps, je n'avais pas envie qu'on se «sépare», je voulais qu'on reste «coller» encore quelques heures avant de replonger dans la routine, coller chez nous, entre nous, pas avec plein de monde sur une patinoire...

Bien sûr, je les ai laissé partir sans rien leur dire de ce coup de blues qui me serrait la gorge. Bien sûr, je n'ai pas pu retenir mes larmes une fois la maison vide: un gros bébé lala (c'est comme ça que je me sentais!) qui sanglote et qui s'essuie le nez dans sa manche... La peine a passé, faisant place à cette espèce de lassitude qui nous envahit souvent après un gros chagrin. Recroquevillée dans ma chaise berçante, j'écoutais le silence les yeux dans le vide, quand tout à coup, venu d'on ne sait où, cette volonté de se secouer, de dédramatiser; je ne voulais pas être triste.

J'ai quitté ma chaise, sorti un chaudron, du lait et des carrées de chocolat que j'ai fait fondre doucement. J'ai déposé cette petite fondue improvisée sur la table, ramassée quelques raisins et bouts de pain d'épices pour faire trempette, me suis préparée un bon thé chaud, pris crayons et papiers pour gribouiller. La tristesse n'a pas résisté.

4 commentaires:

  1. Je te fais une belle grosse colle!

    J'aime beaucoup ton titre, ton choix, bravo!

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  2. Mon Dieu! Mes yeux s'embrouillent en te lisant, c'est si beau! :)

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  3. Merci beaucoup Mamanbooh, je la prends ta grosse colle!

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  4. Merci beaucoup à toi aussi Isabelle! On se partage une boîte de kleenex? ;)

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