lundi 16 septembre 2013

Douceur et indulgence

On a droit à nos coups de gueule, droit d'exprimer nos frustrations, nos insatisfactions, nos désenchantements. Il ne faut pas garder tout ça par en-dedans, sinon, ça devient corrosif, ça nous brûle l'estomac et nous donne des courbatures. Mais avouez qu'en matière de critiques, on est souvent vite sur la gâchette! Avouez que parfois, on dirait presque qu'on aime se "plaindre" d'une situation, comme pour nous attirer la sympathie des gens, comme pour sentir, l'espace d'un moment, que c'est "nous contre eux", que c'est nous qui avons absolument raison et eux qui ont définitivement tort. Et je vous jure que je ne fais aucunement allusion ici au débat qui fait rage autour de la fameuse charte des valeurs!! Non, je parle de toutes ces petites doléances qu'on exprime entre nous, qui vont de l'incompétence du vendeur de grandes surfaces au manque de civisme du conducteur trop pressé, en passant par les minutes interminables passées au téléphone à se faire dire que "votre appel est important pour nous". Toutes ces petites contrariétés qui nous enragent ou nous minent le moral et qu'on s'empresse de partager. Pourquoi au juste? Pour tourner un peu plus le fer dans la plaie? Et si on dédramatisait, plutôt que de renchérir en racontant dans le menu détail l'insolence d'un tel ou l'incapacité d'une telle? Ou si on essayait de comprendre ce qui se cache derrière cette attitude, plutôt que de sauter au plafond pour la condamner? Bien sûr, ce genre de réaction ne s'applique pas à toutes les situations; il y a des moments, des gens, des évènements qui commandent qu'on s'indigne, qu'on chiale, qu'on explose! Des absurdités dont on doit parler avec notre voisin, notre collègue, notre mère, notre fille. Mais pas toutes, enfin je crois, car c'est accorder trop d'importance à des faits qui, au fond, n'en valent pas la peine. Car c'est se mettre les nerfs en boule, attiser la mauvaise humeur, entretenir l'amertume, alimenter les rancoeurs, pour quoi au juste? Pour un merci oublié, un coup de klaxon mal placé? Et on se laisse gâcher notre journée pour ça? Et on gâche celle de notre amie qui nous écoute vider notre sac et compatit parce qu'elle a vécu la même chose... Une chaîne sans fin de petites récriminations l'un contre l'autre. Pas très sain tout ça...

C'est en relisant mes deux textes de la semaine dernière que m'est venue cette réflexion. Du beau "chialage", et pas très bien écrit en plus!! J'aimerais avoir un peu plus de reconnaissance en tant que bénévole, c'est vrai, mais si la secrétaire ne me salue pas ou la directrice ne me remercie pas quand je les croise, c'est peut-être juste parce qu'elles ne m'ont pas vue!! Après tout, je suis assez discrète! Et concernant les parents qui restent dans leurs automobiles à la sortie des classes, ils ont peut-être eu une grosse journée et sont trop fatigués pour entamer une conversation avec un autre adulte, tout simplement! De sous-entendre qu'ils sont associaux parce qu'ils ne sortent pas de leurs voitures, c'est de la critique haute-vitesse ça!! Et d'en faire une chronique en plus, disons que j'ai été vite sur le piton, désolé. Plus de douceur et d'indulgence, c'est ce dont j'ai envie. Il y a déjà assez de drames en ce vaste monde, on n'a pas besoin d'en inventer en plus!!




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