mardi 22 mars 2016

De la difficulté de voir grandir ses enfants.


J'ai écrit ce texte pour le blogue des boutiques Mère Hélène il y a déjà quelques mois. Notre collaboration a malheureusement pris fin depuis, mais je tenais tout de même à le publier parce que je me suis dit qu'il pourrait peut-être faire du bien à certaines mamans qui ont un peu l'impression de perdre le tour avec leurs enfants à mesure qu'ils grandissent. Vous n'êtes pas seules, rassurez-vous! Bonne lecture! :) 

Aujourd’hui, je ne pige pas dans ma boîte à souvenirs pour vous jaser un peu. Je vous parle de ma réalité de mère telle qu’elle est maintenant. Toute ma progéniture ayant franchi le cap de la dizaine l’été dernier, je me retrouve mère de « vieux » enfants et curieusement, certains jours, je trouve ça plus difficile que lorsqu’elles étaient deux pitchounettes aux joues rebondies.

J’ai toujours eu plus de facilité à m’occuper des petits enfants, ça me vient plus naturellement. Il faut dire que j’ai le côté mère-poule assez développé et que cette caractéristique convient plus aux bambins qu’aux pré-ados et ados dans la fleur de l’âge! Être protectrice avec des enfants qui sont dans des phases d’autonomie et d’affirmation, ça donne parfois des brûlements d’estomac!! «Tu veux couper les légumes avec le gros couteau?? Ok, mais attends que je sorte de la pièce!! ». Ha! Ha! Mais non, je ne fais pas ça! Je prends sur moi et supervise du coin de l’œil (en retraçant mentalement où j’ai rangé la trousse de premiers soins!). Et quand la grande demande d’aller passer l’après-midi au parc avec sa gang en me donnant une heure de retour approximative (**elle n’a pas de cellulaire**),  je la laisse partir en lui disant «Amuse-toi bien!». Sauf que je surveille l’horloge en mautadine après quatre heures !!

Dur apprentissage de couper le cordon! Je dois me parler pour ne pas laisser l'inquiétude prendre le dessus, faire confiance à mes belles filles qui sont intelligentes et responsables, me rappeler que ça fait partie de la vie cette envie de se débrouiller seul, de prendre ses distances, d'accepter qu'elles ont moins besoin de moi. Ça me chiffonne un peu le coeur de constater tout ça, c'est vrai, mais en même temps,  j’aime bien la liberté retrouvée au fur et à mesure que leur courbe de croissance progresse! Après tout, c’est la suite logique des choses, les enfants grandissent, deviennent de plus en plus indépendants et nous aussi! 

Cette indépendance amène toutefois son lot d'adaptations, comme d'établir une juste frontière entre « je laisse aller » et « je m’en mêle ». Pas toujours évident de savoir quand intervenir lorsque tes enfants sont censés être assez vieux pour connaître la limite. Est-ce de l'ingérence si je leur dis de lâcher leur I-Machin au bout d’une demi-heure? Pas selon moi,  mais il faut que je me prépare à me faire répondre: « Je ne sais pas quoi faire!! » ou pire «Pis, qu’esse ça fait ??! ». Ça ne me tente pas de devoir argumenter pour les convaincre d’une évidence qu'elles ont la maturité de comprendre!! Sauf que je le fais quand même, parce que de ne pas être accro aux écrans me tient à coeur et que l'éducation d'un enfant ne se termine pas au moment où il est capable d'attacher ses souliers tout seul! On a encore des choses à leur apprendre passé l'âge de dix ans, même s'ils croient parfois le contraire! ;)  

Donc, je les avertis encore de lâcher leurs bidules électroniques après un certain laps de temps. Mais les sortir de leur "hypnose" implique souvent que je devrai jouer à l’organisatrice, car malgré le désir d’autonomie, l’initiative n’est pas toujours au rendez-vous! Or, animer des 10-14 ans, ce n’est pas ma force. La preuve : lorsque j’étais monitrice de terrains de jeux il y a de ça fort longtemps, je m’arrangeais pour qu’on m’assigne aux groupes de bouts de choux. Amenez-en des bricolages de marionnettes à doigts et des comptines! Avec les plus vieux par contre, c'était plus laborieux; à part « kick-la-cacanne », je n’avais pas grand chose à leur proposer. Il faut dire, à ma décharge, que tout était plate à leurs yeux. Ça n’a pas tellement changé si je me fie à ce que j’observe autour de moi, haha!

Malheureusement, mon expérience maternelle ne m'a pas rendue plus habile avec cette tranche d’âge. Je suis souvent perplexe devant ces pré ou vrais ados qui pensent tout savoir, sauf quoi faire de leurs dix doigts! Mes filles vieillissent, comme tout le monde, je ne peux tout de même pas leur en vouloir, ni leur mettre des briques sur la tête pour les empêcher de grandir! Alors je m'ajuste du mieux que je peux au fil des jours, parce que petites ou grandes, je les aime infiniment et ça, ça prime sur tout le reste! De toute façon, chaque âge comporte ses avantages et désagréments, focussons donc sur le meilleur ! « Grande fille, on sort, tu peux garder ta sœur stp ? C'est bon pour ton autonomie ça aussi!!" Hé hé!


2 commentaires:

  1. Tu as tout à fait raison ma belle Ariane. Pour ma part aussi je me sentais plus à l'aise avec les plus petits. Il est vrai que chaque étape de la vie d'un enfant est différente on doit parfois s'ajuster en tant que parents, mais on se doit aussi de les laisser faire leur propre expérience tout en étant aux aguets dans un monde de plus en plus difficile à gérer. Peu importe leur âge on a toujours des inquiétudes, par contre on doit les laisser voler de leurs propres ailes afin qu'ils puissent faire face à toutes les choses de la vie, ça leur permet de construire leur propre identité et vivre certaines expériences. Étant maman et mamy depuis peu je trouve important d'être à leur écoute quand ils en ont besoin. Une maman c'est pour la vie. J'aime bien te lire à l'occasion. Continue de nous émerveiller par tes beaux textes. Xxx

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  2. Bien d'accord avec toi, merci beaucoup cousine! xxx

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