mercredi 27 juillet 2016

La vie à travers un écran?

Dixième essai Instagram!


Je me suis fait prendre au jeu : alors que j’étais assise face au soleil qui se couche sur le fleuve, plutôt que de me laisser imprégner par la beauté du spectacle, j’ai tenté de croquer sur le vif la boule de feu qui descendait dans l’eau pour la mettre sur Instagram. Devant le peu de résultats satisfaisants que me donnait mon vieux IPhone, je me suis mise à bidouiller la moins pire des photos avec tous les filtres et ajustements fournis par l’appli. Pour finalement ne publier aucun cliché et surtout, me rendre compte que j’avais manqué le coucher de soleil, bravo championne! 

Je m’étais laissée happer par la technologie au lieu de vivre la magie de l’instant et je m’en voulais. Puis je me suis dit que si j’avais eu un appareil photo dans les mains, j’aurais probablement eu le même réflexe, celui de vouloir immortaliser le moment pour créer un beau souvenir. Pourquoi m’auto-flageller parce que j’avais dégainer mon cellulaire alors? Sans doute à cause des options d’amélioration de l’image, qui faussent un peu la réalité. Sans doute aussi parce qu’au lieu d’avoir les yeux rivés sur le ciel orangé, ils étaient vissés sur un écran. Pas très longtemps, mais juste assez pour que le soleil ait tiré sa révérence et que je reste avec l’impression d’avoir manqué quelque chose pour des mauvaises raisons.

Cette petite anecdote m’a remis sous le nez les drôles d’habitudes qu’on développe, un peu sans s’en rendre compte, depuis que les téléphones intelligents ont fait leur entrée dans nos vies. Et m’a permis de me réajuster pour le reste des vacances; des photos instantanées, oui, mais vraiment instantanées, pas retouchées, ou très peu, parce que la vraie photo, celle qu’on voit live, c’est toujours la meilleure! :)

mardi 12 juillet 2016

Le stress des vacances

Image tirée de scoop.it / Pinterest

Jusqu'à mon adolescence, ma famille a eu un chalet en Gaspésie, plus précisément à Mont-Louis, au nord de la péninsule. Nous adorions y séjourner, mais puisque la région est grande comme trois pays d'Europe, nous avons souvent profité de nos vacances là-bas pour aller découvrir les beautés qui remplissaient le guide touristique. On partait à l'aventure, sans trop de planification et surtout, sans réservation dans aucun hôtel, on vivait dangereusement! Pourtant, on finissait toujours par trouver une place où dormir. Pas des châteaux c'est vrai, mais l'essentiel y était, deux lits (avec springs qui piquent le dos) et une salle de bain (bleu poudre ou vert olive). On mangeait notre ordre de toasts dans le restaurant du motel le lendemain matin et on poursuivait notre route, superbe 132 panoramique qui offre des paysages à couper le souffle.

Quand je repense à cette époque, sans Trivago et autres Airbnb, je suis un peu nostalgique. Parce que oui, on avait parfois de mauvaises surprises en débarrant la porte de la chambre qui semblait tout droit sortie des années 60, mais Dieu que c'était moins compliqué qu'aujourd'hui! Avec tout ces moteurs de recherches, ces commodités de réservation en ligne, ces avis d'utilisateurs qui commentent jusqu'à la couleur des débarbouillettes, ça devient parfois un véritable casse-tête de juste faire un choix! Les possibilités semblent infinies! Ou alors, c'est tout l'inverse; il reste seulement trois chambres pour nos dates, et on nous avertit que deux autres personnes sont en train de consulter la même page que nous pour effectuer une réservation. Méga-stress!!! On se dépêche de cliquer avant les autres et on se retrouve avec une suite de luxe qu'on ne voulait absolument pas louer! Drôle d'époque où tout est à la fois plus facile et plus compliqué!

Maintenant, pour avoir des vacances dignes de ce nom, il faut se prendre six mois à l'avance, sinon, on risque de se ramasser au camping Madeleine sur le bord de l'autoroute à fêter le Noël du campeur avec les permanents qui décorent leurs roulottes (et si c'est votre cas, ne le prenez pas mal, ce n'est juste pas mon truc, mais je n'ai rien contre ça! ;) ). Quand on annonce à nos amis qu'on a encore rien réservé à trois semaines de notre pause estivale, on a droit au "Ben là, y restera pu rien!". Vraiment? Dans une province aussi grande que le Québec, il n'y a plus moyen de partir sur le fly? Il faut savoir six mois à l'avance où on ira se doucher tel jour, à telle heure? Ça a l'air que oui! 

Bon, si je suis bonne joueuse, je dois admettre que cette façon de procéder a fait exploser l'offre d'hébergements, qu'elle permet de se dénicher des petites perles qu'il était plus difficile de trouver avant, qu'elle diminue beaucoup le coefficient de scénarios catastrophes du genre "C'est complet partout madame" ou "Il nous reste une petite cabine, mais elle n'a pas été rénovée depuis 1982", etc. Sauf que le pendant négatif de tout ces avantages, c'est le stress que ça crée, car pour moi, préparer les vacances à l'ère 2.0 est un peu plus anxiogène que partir sur une go faire le tour de la Gaspésie, sans téléphone intelligent qui te dit qu'il n'y a plus de chambre disponible dans un rayon de 50 km...