lundi 21 octobre 2013

Déconnectée

C'est comme ça que je me sens depuis quelques temps. Moi qui ai l'habitude de prendre part au débat, d'exprimer mon opinion, de revendiquer, de m'enflammer... Là, niet! L'indifférence. Ça ne m'empêche pas de me tenir au courant, de m'informer, de suivre l'actualité, ce que je considère comme un devoir de citoyen d'ailleurs, mais ne me demandez pas mon avis sur la Charte ou les élections municipales, je n'en ai tout simplement pas!! Pourquoi? Peut-être à cause d'un fond de désillusion que je traîne depuis le printemps érable. J'ai tellement été déçue par le peu de résultats qu'a donné cette période où il me semblait que tout était  possible (solidarité sociale, véritable changement, projet commun, engagement, enthousiasme,...) que j'ai perdu le goût de m'impliquer, ne serait-ce qu'en participant aux discussions de cuisine. C'est sans doute ça, céder à l'apathie ambiante. Mais je ne m'inquiète pas trop, me connaissant, je devrais ressortir de mes gonds prochainement! Gabriel Nadeau-Dubois ne vient pas de publier un livre justement? Hé! Hé!

vendredi 4 octobre 2013

Hommage aux "travailleuses de l'ombre"

NB: Si j'ai mis travailleuses au féminin, c'est parce que je crois que que les situations relatées ci-dessous sont plus souvent vécues par des femmes que par des hommes. Et n'y dénotez surtout rien de sexiste ou de rétrograde, je crois simplement que c'est le reflet de la réalité dans tout ce qu'elle a de plus ordinaire.

-Votre chum joue au hockey dans une ligue de garage depuis cinq ans. Deux soirs par semaine, plus un dimanche sur deux, il vous laisse seule avec les enfants pour aller pousser la puck avec les boys (et c'est sans compter les périodes de tournoi!). Vous l'encouragez bien sûr (en chignant un peu c'est vrai!), car c'est bon pour la santé physique et mentale de votre chéri! Puis arrive le jour J ou après toutes ces années de dur labeur (!!!), son équipe gagne enfin l'équivalent de la Coupe Stanley des ligues amateures. Évidemment, votre tendre moitié reçoit toutes les félicitations, high-five et tapes dans le dos inimaginables pour cette victoire spectaculaire! Et vous qui avez gardé le fort pendant tous ces entraînements, joutes et séries, vous sans qui ç'aurait été impossible de se donner autant à fond parce que les enfants, ça ne se gardent pas tout seul, vous n'avez droit à rien du tout! Contribution invisible...

-Votre mari fait venir ses parents pour l'aider à construire un cabanon. Comme vous n'avez pas l'âme d'un castor-bricoleur, vous les laisser clouer et visser en famille et pendant tout le week-end, vous jouez au cook de chantier; il faut bien que ça mange ce monde-là si ça veut avoir des forces pour monter un mur! Vous vous assurez que les assiettes sont bien remplies, vous offrez une deuxième portion de dessert frais sorti du four, vous vous occupez de la @#$%*vaisselle,... Et quand, au bout de trois jours, le fameux cabanon est enfin terminé et qu'ils prennent une photo souvenir sans vous pour immortaliser ce beau travail d'équipe, vous soupirez en pensant à vos grands-mères et leur tablée de treize enfants. Contribution invisible...

-Votre enfant est invité au Gala Méritas de l'école et remporte les honneurs pour la troisième année de file. Dès qu'il monte sur la scène, vous l'applaudissez à tout rompre en vous disant que toutes les heures passées à le seconder dans ses devoirs et ses leçons valaient l'effort. Votre progéniture est décorée, louangée, photographiée et vous en êtes très fière, mais, anonyme dans la foule, vous vous surprenez à vous demander à quand remonte la dernière fois où on vous a applaudi. En fait, avez-vous déjà été applaudie??? Contribution invisible encore une fois.

L'amie qui a réussi à passer à travers un stage outre-mer grâce à vos interurbains presque quotidiens (avec compte de téléphone cauchemardesque à la solde...), le copain qui est parvenu à faire suffisamment d'économies pour s'acheter la voiture de ses rêves alors que c'est vous qui payez l'épicerie, la pharmacie,...  Toutes ces contributions invisibles au succès de l'un, au bonheur de l'autre, méritent elles aussi un coup de chapeau. C'est chose faite!