mercredi 25 janvier 2012

Plaisir de lire???

Depuis quelques temps, ma plus jeune, qui est en première année,  ramène à la maison un petit livre par soir. Ces livres font partie d'un programme d'apprentissage de la lecture nommé «Plaisir de lire»; pas besoin de se creuser les méninges pour comprendre quel en est l'objectif... Sauf que, sans vouloir être rabat-joie, la plupart des histoires qu'on y raconte sont ennuyantes à mourir!! Il est où le plaisir dans ces petites historiettes pleine de rimettes qui racontent ce que le héros a mangé pour déjeuner?!! Je comprends bien que ce sont des principes pédagogiques qui guident essentiellement la rédaction de ces livres,  mais si le but ultime de ces collections est de faire naître un intérêt pour la lecture chez les apprenti-lecteurs, il faudrait peut-être leur présenter des histoires intéressantes, non? Qui a envie de passer quinze pages à  apprendre que Lili trouve le chili de son frère vraiment trop piquant, ou que la grand-mère d'Esther (ça rime...) fait trop de bruit quand elle marche dans la maison?? C'est supposé éveiller l'intérêt ça?? Où sont donc les péripéties, l'imagination, la fantaisie, l'action?? Est-on obligé de rester collé à la réalité tant que ça pour «amener le jeune lecteur à créer des liens entre l’univers des livres et le sien»? Manque-t-on d'audace, sinon de confiance en la capacité de nos enfants à s'approprier des récits plus «complexes»? 

Hier soir, j'ai lu une version pour enfants de Sindbad le marin à ma fille. Ça regorgeait d'aventures périlleuses aux dénouements rocambolesques, du genre «je m'attachai à la patte d'un aigle qui me délivra de cette vallée remplie de serpents». Aucune possibilité d'identification ici, de familiarité ou de ressemblance et pourtant, elle a adoré ça, même si elle ne comprenait pas tout, tout, tout. Ce conte l'a étonnée, déstabilisée, émerveillée, passionnée, l'a fait voyager, fait rêver, lui a fait vivre le plaisir de lire! Pas mal plus que Jeannot qui coupe ses haricots, mettez ça dans votre pipe les pédagos!! Sans rancune!;)


vendredi 20 janvier 2012

Mot-phare un peu sur le tard!

Mon petit calendrier électronique m'indique que nous sommes déjà rendu au 20 janvier. Vingt jours que je vois défiler des résolutions, intentions, mots-guides et sages paroles qui coloreront l'année de copinautes inspirantes et inspirées! Car c'est ce qui m'a fait défaut depuis que 2012 a pointé le bout de son nez: l'inspiration. Mais je n'ai pas baissé les bras; moi aussi, j'en voulais un, un mot! Un beau mot qui allait éclairer ma route! Alors, plutôt que d'attendre l'illumination, je me suis assise, me suis concentrée et j'ai réfléchi en faisant ce que j'aime le plus: écrire. Puis, soudainement, au fil des mots, LE mot est apparu et s'est imposé tout naturellement: MAINTENANT. Ne plus attendre à demain, la vie passe si vite. Ne plus trouver mille excuses pour ne pas faire ce que je veux faire. Ne pas rester accrochée au passé, ne pas craindre le futur, vivre ici et MAINTENANT. Cesser de faire du sur-place, être en mouvement, bouger, avancer, pour ne pas regretter d'être resté sur le quai à regarder le bateau passer. 

Bon, voilà, c'est choisi. Et maintenant, que vais-je faire?? ;) (c'est Bécaud qui chantait ça? Si vous connaissez la suite, écrivez-la moi!!)

jeudi 19 janvier 2012

Il fait beau pourtant...

Peu importe la couleur du ciel, peu importe le soleil qui nous fait voir mille petits points de couleur si on se risque à le regarder, peu importe les marches prises pour respirer à plein poumons l'air froid du bel hiver qui illumine le paysage, je trébuche toujours à ce temps-ci de l'année et tombe un genou à terre. Janvier me fait le même effet d'une année à l'autre, me fait courber l'échine, malgré les sourires lumineux qui s'étirent entre les pommettes rouges de mes deux filles qui rient de bonheur en déboulant dans la neige. J'enrage et peste contre ce mauvais pli de mon système qui n'arrive pas à gérer le manque de lumière, pourtant abondante ces jours-ci. Pourquoi?? Pourquoi ce vague à l'âme malgré la volonté de vouloir être bien, heureuse, simplement. Mais je ne laisse pas aller, je lutte pour ne pas sombrer du côté obscur de la force! 

-Maman, pourquoi tu cuisines autant de sucreries cette semaine?
-Parce que ma puce. T'es pas contente?
-Ben oui maman!

Lectures «positives», coloriage de mandalas, journal créatif, musique à fond la caisse, chorégraphies quétaines sur Just Dance, séance de pelletage aérobique, câlins à répétition, couverture en polar, thés bouillants, comédies romantiques, tout y passe. Pas question de me laisser faire. J'aime trop l'hiver pour le laisser me noircir le tableau. Je veux rester dans le blanc. 

Oui, oui, j'aime l'hiver. Si seulement il pouvait m'aimer un peu lui aussi...

mercredi 11 janvier 2012

Choisir de ne pas être triste

Dimanche après-midi, dans un ultime élan de «il FAUT profiter du congé des fêtes», mon chum nous propose d'aller patiner, malgré notre état de post-partysdesfêtum avancé. Les filles se laissent convaincre, mais pas la maman; juste la perspective de devoir lacer mes patins me décourage... Habituellement, je me serais empressée de pousser gentiment mes puces dans le dos pour qu'elles accompagnent leur papa en solo: «Allez, ça va vous faire du bien et une sortie toutes seules avec papa, c'est chouette ça! Go, go, on se prépare!» Habituellement, c'est le genre de discours que j'aurais tenu, mais en cette veille du retour à l'école et au boulot, après tous ces bons moments passés ensemble partout, tout le temps, je n'avais pas envie qu'on se «sépare», je voulais qu'on reste «coller» encore quelques heures avant de replonger dans la routine, coller chez nous, entre nous, pas avec plein de monde sur une patinoire...

Bien sûr, je les ai laissé partir sans rien leur dire de ce coup de blues qui me serrait la gorge. Bien sûr, je n'ai pas pu retenir mes larmes une fois la maison vide: un gros bébé lala (c'est comme ça que je me sentais!) qui sanglote et qui s'essuie le nez dans sa manche... La peine a passé, faisant place à cette espèce de lassitude qui nous envahit souvent après un gros chagrin. Recroquevillée dans ma chaise berçante, j'écoutais le silence les yeux dans le vide, quand tout à coup, venu d'on ne sait où, cette volonté de se secouer, de dédramatiser; je ne voulais pas être triste.

J'ai quitté ma chaise, sorti un chaudron, du lait et des carrées de chocolat que j'ai fait fondre doucement. J'ai déposé cette petite fondue improvisée sur la table, ramassée quelques raisins et bouts de pain d'épices pour faire trempette, me suis préparée un bon thé chaud, pris crayons et papiers pour gribouiller. La tristesse n'a pas résisté.