vendredi 23 septembre 2011

Paradoxes

-Mercredi soir, 22h. Je baille aux corneilles depuis une heure, bien calée dans mon vieux divan tout mou, en me disant à toutes les cinq minutes que je devrais monter me coucher plutôt que de somnoler devant la télé. Et là, au lieu d'éteindre le diabolique appareil pour enfin aller m'étendre dans mon lit, je pitonne une ultime fois, tombe sur une méga-kétainerie du poste V et... JE L'ÉCOUTE!!! POURQUOI??? 

-Hier après-midi, je soupire d'ennui en pensant à mes deux filles à l'école. Pour faire passer le temps un peu plus vite en attendant leur retour, je prépare un gâteau au chocolat en imaginant déjà leurs réactions quand elles rentreront. J'accueille ma plus jeune à sa sortie de l'autobus; à peine a-t-elle mis un pied dans la maison qu'elle s'exclame «Mmmm, ça sent bon!». Sourire. Comme il pleut et que je ne me souviens plus si sa grande soeur qui rentre à pieds a pris un parapluie, je lui demande de m'attendre deux minutes, le temps que j'aille à sa rencontre lui en apporter un. Je n'ai pas le temps de faire dix pas que voilà la petite qui me rejoint à la belle course, en robe rose pâle, derrière laquelle splashe allègrement la bouette que soulèvent ses espadrilles à chaque enjambée... Au lieu d'en rire comme mon coeur me chuchote de le faire, je me fâche et gâche tout l'effet réconfortant du gâteau au chocolat que j'avais pourtant bien hâte de partager avec mes cocottes. POURQUOI?

-Toute la semaine, j'ai eu envie d'ouvrir une parenthèse dans le flot continu du quotidien, le temps de créer un petit quelque chose de personnel, de me retrouver MOI, dans MA bulle, avec mes crayons, mes cahiers, mes désirs et mes projets. Mais à chaque fois que j'y pensais, au lieu de prendre mes crayons, je prenais le tuyau de l'aspirateur, la brosse à toilette ou le savon à lessive. Au lieu de prendre mes cahiers, je prenais mon livre de recettes, ma liste de choses à faire ou mon agenda familial. Au lieu de m'occuper de MES «affaires», je m'occupais de celles des autres... POURQUOI???

Pourquoi on veut une chose et on en fait une autre? Pourquoi on dit quelque chose et on fait le contraire? Quel sorte de court-circuit se produit-il dans notre caboche pour nous embrouiller à ce point les neurones?? Dommage que les mécaniciens du cerveau n'existent pas, il me semble que je serais due pour un bon tune up!!


jeudi 8 septembre 2011

Fête de famille

Vendredi dernier, nous avons plié bagage et pris la route en direction du Lac St-Jean afin de prendre part à un GRAND rassemblement familial qui a lieu tous les deux ans lors de la longue fin de semaine de la fête du travail. Ceux qui me connaissent bien ne seront pas surpris de lire que la perspective de passer trois jours entouré de dizaines de personnes que je connais à peine ne m'enchantait pas trop, je dirais même pas du tout. 

Déjà ado., je redoutais ces grandes fêtes de famille pleine de nouveaux chums, de mères de belles-soeurs ou d'amis de cousins que je voyais pour la première fois et qui pourtant, se permettaient de prendre ma place à table. Je n'étais pas à l'aise dans tout ce brouhaha où les gens se parlaient sans avoir rien à se dire, j'allais même me réfugier dans le sous-sol pour retrouver un peu de tranquillité en attendant que la maison se vide... 

Plutôt sauvage la fille, c'est vrai. La maturité aidant, ça c'est un peu amélioré en vieillissant, mais je garde encore aujourd'hui cette réserve qui me fait soupirer à l'annonce d'un gros party. Remarquez, quand les invités me sont familiers, y'en n'a pas de problème! Mais si vous me mettez au milieu d'un groupe où la phrase la plus longue que j'ai échangée avec la plupart des convives est «Bonne année!», là, ça se corse! Je n'ai pas le sujet de conversation facile, contrairement à mon chum qui réussit à parler de tout avec tout le monde (je l'admire tellement pour ça!!). Alors je me retire un peu dans mes quartiers et j'observe ce qui se passe autour, en espérant presque qu'on me demande d'aller faire des commissions!! 

J'étais dans cet état d'esprit samedi lorsque l'heure du souper a sonné. Et là, quelque chose d'un peu spécial s'est produit: tous se sont mis à la tâche. Des tantes à la préparation des tables, des cousins-cousines au service du repas, des oncles et belles-soeurs au lavage de vaisselle, etc. C'était beau à voir cette espèce de solidarité familiale et d'entraide inter-générationnelle, presque touchant, et c'était surtout terriblement sympathique! Je n'ai donc pas hésité à prendre l'essuie-vaisselle pour faire ma part et ainsi délaisser le bord de la piste pour entrer dans la danse. 

Bonne décision! De taquiner le vieux mon oncle sur sa façon un peu douteuse de laver les fourchettes, ça fait oublier les malaises, ça crée même une sorte de complicité qui fait que quand vient le moment du départ, on s'embrasse un peu plus longuement qu'à l'habitude en se disant sincèrement qu'on a passé un bon moment ensemble. La prochaine fois qu'on m'invite à un grosse fête de famille, je débarque avec mon linge à vaisselle sous le bras, c'est sûr!!

jeudi 1 septembre 2011

Tempête dans un verre d'eau (et je ne parle pas d'Irène...)

Ce matin, quand le réveil a sonné, je ne me suis pas levé d'un bond comme s'il y avait feu en la demeure. Non, j'étais même plutôt calme, assez en fait pour me permettre de refermer les yeux quelques minutes encore. Après tout, la glace était cassée; la rentrée avait eu lieu hier, ramenant avec elle routine du matin, préparation des lunchs et départ calculé. Bilan: personne de mort! J'appréhendais un peu ce moment vu les vacances très «smooth» qu'on venait de vivre, mais finalement, toute la maisonnée a repris le rythme scolaire assez facilement. D'où l'absence de stress au lever ce matin. 

ERREUR!! Une mère relativement expérimentée comme moi (ma plus vieille a dix ans) devrait savoir qu'avec des enfants, on ne peut pas présumer que ça va bien aller aujourd'hui parce que ça s'est bien passé hier, franchement! Pourtant, ça avait bien commencé: tout le monde debout à l'heure, ça déjeune pendant que je prépare les lunchs, on jette un oeil sur la météo du jour, il fera assez chaud pour mettre les pantalons capri prévus la veille. Ça monte se laver les dents et s'habiller, je mets la touche finale aux collations et là, j'entends ma plus jeune crier du haut des escaliers «Maman, mon pantalon est trop petit!». «Ça se peut pas!» m'empressai-je de lui répondre en me précipitant là-haut. Elle me fait alors la démonstration qu'elle a raison en tentant de s'asseoir en indien; ça craque sur les genoux, misère... Pouvez-vous croire que c'est le seul pantalon que je ne lui ai pas essayé avant le retour à l'école?! Comme c'est un pantalon un peu chic, elle ne l'a pas porté de l'été et comme il lui faisait encore au mois de juin, j'étais sûre que ce serait toujours le cas... Deuxième erreur de débutante!! 

Me voilà donc, à quelques minutes du départ, en train de littéralement vider la commode à la recherche d'un morceau de rechange. C'est que, voyez-vous, toute la garde-robe d'automne de ma fille est prête, mais côté linge d'été, c'est plutôt mince, je dirais même presque inexistant! Les quelques vêtements qui lui font encore ont l'air de ce qu'ont l'air des vêtements portés par un enfant un été durant: pour rester polie, utilisons le mot «défraîchis». Et essayez donc d'acheter un t-shirt à ce temps-ci de l'année... Bref, elle n'a plus grand chose à se mettre sur le dos si le thermomètre grimpe trop, d'où la tornade dans la penderie ce matin... Elle est finalement partie en chandail à manches courtes rose pâle et pantalon noir en coton épais avec motifs foncés en paillettes... et elle était super belle pareil! Non mais on s'en fait-tu pour rien des fois...