mardi 31 mai 2011

Le fil cassé.

Hier soir, alors que je finissais de nettoyer le comptoir dans le silence de la maison à moitié endormie (la petite ronflait, mais la grande «insomniait»), la sonnerie du téléphone a retenti à une heure où habituellement on ne l'entend plus. Au bout du fil, c'était mon beau-frère qui demandait à parler à mon chum; il avait une «nouvelle» à lui apprendre. Comme celui-ci était sorti faire des courses, je me suis permise de l'interroger sur la nouvelle en question. Quand il m'a dit qu'elle était mauvaise, je n'étais pas surprise, mais tout de même en alerte. Il a enchaîné en m'annonçant le décès d'un ami de jeunesse avec lequel mon chum avait justement repris contact dernièrement. Un accident de ferme terrible. Une femme et une petite fille d'un an dans le deuil. Ouf. 

Je ne connaissais pas cet ami, mais ça m'a quand même bouleversé, encore plus quand j'ai dû mettre mon chum au courant à son retour. Les larmes me chamboulent toujours le coeur, mais les larmes de gars, peut-être un peu plus que les autres. Après des échanges effrénés avec de vieux copains sur Facebook, mon chum est finalement allé se coucher, la tête pleine de souvenirs et de soupirs. Je l'ai regardé quelques instants papillonner des yeux dans la pénombre, comme s'il cherchait des réponses. Malheureusement, il n'y en a pas. 

La vie ne tient qu'à un fil... J'ai le mien, le fil d'Ariane, vous avez le vôtre, tout le monde a le sien. Celui de Pierre s'est cassé ce dimanche, trop sec, trop vite. Des événements comme ceux-là nous font réaliser à quel point tout ça est fragile... Alors, profitons donc du fait que notre fil est encore bien solide pour rire, aimer, partager, créer, s'émerveiller, bécoter, câliner, rêver, espérer,... pour VIVRE de tout notre coeur et de toute notre âme!! C'est sans doute le plus beau pied de nez qu'on puisse faire à la cruelle faucheuse.

lundi 30 mai 2011

Une muse en manque!!

Vendredi soir, dans la voiture, les filles dorment après une folle journée, mon chum conduit un oeil ouvert, un oeil fermé et moi, je farfouille dans le sac de jouets pour trouver un petit cahier dans lequel griffonner ce que m'inspire la chanson de Fred Pellerin qui transforme notre véhicule en cocon. Il fait presque noir, je force un peu mes yeux pour arriver à gribouiller quelques traits mal assurés avec un stylo Bic. Le résultat n'est pas génial, mais je m'en fous, j'avais besoin de créer un petit quelque chose, peu importe quoi, il fallait que ça sorte!! 

Toutes sortes d'occupations et d'obligations m'ont tenu loin de ma bulle créatrice ces derniers temps et là, je sentais comme une urgence de m'exprimer même si le contexte ne s'y prêtait pas. Alors j'ai pris les moyens du bord et j'ai barbouillé quelques minutes dans la pénombre et les soubresauts de la route et ÇA M'A FAIT DU BIEN! Juste ça, tout bête et tout simple, ça m'a apaisé. Maintenant, je comprends mieux M quand elle parle de "trousse de survie" à traîner partout avec nous. Il faudrait peut-être que je songe à changer de sacoche! :)